Le squelette et l’animation : Chapitre 1 – Bee Movie !

Bienvenue dans une nouvelle chronique sur mon blog. Ici, il ne sera pas question de parler d’un personnage plus ou moins connu, ou encore de faire un listing de représentation et d’adaptation de personnages. Non, ici, on va parler d’un type de film que j’affectionne particulièrement. Les films d’animations !

Souvent relégué au rang de films pour enfants ou familiale (il y a encore quelques années, le célèbre Durendal ne prêtait guère attention à ce genre de films, les jugeant gamins), ils ont pourtant rien à envier aux films « lives » et ils peuvent se permettre bien plus de créativités qu’une version avec des acteurs en chair et en os. Cela me rappelle mes premières séances de cinémas avec ma famille pour voir « Pocahontas » en 1995. Par la suite, j’ai toujours été, y compris dans mon adolescence, bien plus attiré par des séries animés que par la vision de séries avec acteurs et cela m’a conforté dans un style de cinéma qui, en l’occurrence, devrait me plaire à tout instant. Pourtant, si vous me connaissez bien au niveau du blog, vous savez que ma licence favorite est « Star Wars », ce qui est loin d’être un film d’animation !



Cessons de nous égarer dans une présentation de ma part et parlons un peu de Dreamworks Animation. Fondé par Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg  et David Geffen, cette société mériterait à elle seule un chapitre complet (qui sera surement sous forme de Hors Série) mais notre film d’aujourd’hui est considéré, à ce jour, comme l’une des quatre bêtes noires du studio par la liasse populaire. Alors petit prémices et voyons, avant de nous attaquer aux films, les informations que l’on peut trouver sur les réalisateurs et scénaristes du film.



1°) Le(s) réalisateur(s)

Steve Hickner est un réalisateur connu principalement pour être l’un des trois réalisateurs du film « Le Prince d’Egypte », sorti en 1998 et racontant l’histoire de Moïse avec un budget pharamineux pour l’époque. Le film fut un succès critique mais ce ne sera que 9 ans plus tard que notre cher Steve réalisera « Bee Movie ». En dehors de ce fait d’armes, nous le connaissons surtout pour avoir travaillé chez Disney en tant qu’animateur sur « Taram et le Chaudron Magique » et, surtout, pour être le producteur de « Balto, chien-loup, héros des neiges ». Depuis son film d’abeille, il butine dans des travaux de Storyboardeur ou dans les cours métrages de Dreamworks. (Le film étant lourd avec ses blagues d’abeilles, autant l’être également dans cet article).

Simon James Smith travaille pour Dreamworks depuis ses débuts dans l’animation des premiers films en images de synthèses. Il commencera par réalisé de cours métrages concernant Shrek (notamment « Far Far Away Idol » et « Shrek 4-D ») avant de réaliser son premier film … Celui dont nous allons parler aujourd’hui. Dreamworks lui donnera de nouveau sa chance dans le domaine de la réalisation en lui confiant le projet de film spin-off à l’univers de Madagascar et, cette fois ci, il parlera de Pingouin et non d’Abeille !


2°) Le(s) Scénariste(s)

Chose assez intéressante : l’histoire de ce film a été scénarisée par le Star Talent du film : Jerry Seinfeld ! Les trois autres noms que j’ai pu trouver pour le scénario sont des personnes ayant écrit des sketchs pour Seinfeld. Autant dire qu’il s’agit d’une histoire qui lui est propre. Jerry Seinfeld est un humoriste américain, connu principalement pour ses sketchs télévisés. « Bee Movie » est, d’ailleurs, le seul film sorti au cinéma où l’acteur n’est pas présent comme un caméo mais bien comme un personnage.

Maintenant que nous avons vu nos responsables, voici une description rapide du film. Nous parlerons ensuite de sa distribution en France et de son Star-Talent et je vous donnerais mon avis et ce que l’on peut en tirer de ce film.



3°) L’histoire

Nous suivons notre héros Barry B Benson, jeune abeille qui va pouvoir choisir son travail au sein de la grande ruche. Néanmoins, contrairement à son meilleur ami Adam Flayman, celui-ci est vite désenchanté et, par un prompt hasard, alors qu’il essaye de se faire passer pour un butineur auprès de la gente féminine, Barry se retrouve à pouvoir voler avec les patrouilleurs butineurs. Il sera, malheureusement, prit de cours par une balle de tennis et, surtout, par la pluie. Il ne trouvera refuge que dans un appartement de New York. Alors qu’il pensait mourir écrasé par le journal d’un humain, la petite amie de celui-ci, Vanessa, sauvera notre jeune héros !


Violant la loi sacrée des abeilles, celui-ci parlera à Vanessa dans le but de la remercier. Tombant amoureux de celle-ci (survolé dans le film, comme c’est une abeille, ça passe). Il négligera sa vie dans la ruche et découvrira, avec stupeur, que les humains consomment du MIEL ! Le fait que l’on vole le travail des abeilles l’horripile et celui-ci part à la recherche des responsables ! Son enquête le conduira à un élevage où il découvre les ruches artificielles et la manière dont les abeilles sont traitées. Il a trouvé son métier : il sera avocat et va condamner les grands lobbies du Miel afin de retrouver l’intégralité de celui-ci !

Après un procès qui attirera l’humanité toute entière, les abeilles sont victorieuses mais, ayant récupérer tout leurs miels, les ruches et les abeilles ne travaillent plus, provoquant la disparition des fleurs ! Barry se rend compte de son erreur et, avec l’aide de Vanessa, il va chercher à redonner la floraison à l’humanité ! Car, sans abeilles, pas de fleurs ! Ils réussiront et Barry aura trouvé sa place dans ce monde : il sera avocat pour la cause animale et, surtout, butineur pour les abeilles !


4°) Star Talent en France

Pour sa sortie en France, Dreamworks et la société de doublage de ce film ont choisi comme Star Vedette Gad Elmaleh et Antoine Duléry.
Si Antoine Duléry a choisi principalement de doubler dans ce film pour essayer et pour faire plaisir à ses enfants selon une interview qu’il donne en bonus du DVD, Gad Elmaleh est plus dans un choix logique. Fan du travail de Seinfeld, c’est pour lui une manière de rendre hommage à l’un de ses maitres en matière de travail humoristique. Petite parenthèse, une grande partie de la nouvelle génération d’humoriste révélé par Canal + (et dont Gad fait parti) ont eu Seinfeld comme inspiration.

Le film est sorti en France le 12 décembre 2007 et aura réuni 1 300 000 spectateurs en salle, se classant  28ème sur les 34 films d’animations de Dreamworks sorti en salle. Le film aura grandement souffert de la concurrence de Disney avec son film « Il était une fois… » Sorti en France le 28 Novembre 2007.



5°) Mon avis sur le film

Ce film ne m’avait jamais intéressé par le passé. Lorsque j’ai vu pour la première fois les bandes annonces, alors âgé de 16 ans, je ne voyais pas l’intérêt de ce film. Ce sera 10 ans plus tard que je franchirais le pas et me décide enfin à le regarder via Netflix.

En tant que film d’animation, on sent la patte de Dreamworks, il y a une présence et une créativité dans le fonctionnement de la ruche et sur le monde qui entoure les insectes. J’ai particulièrement aimé le look du moustique qui apparait dans le film (avec une tenue d’aviation). Certains passages sont vraiment intelligents au niveau de la créativité et cela m’a beaucoup plu lors du visionnage et, honnêtement, l’atmosphère est plutôt bonne. Mais ce film a, pour moi, plusieurs problèmes qui m’ont fait sortir du film.


Il y a beaucoup trop de sous intrigues non résolu ! Pour vous dire, ce que les bandes annonces vendaient comme l’intrigue principale ne commence qu’après une demi-heure de film, ce qui est très long dans le domaine du film d’animation. Et ici, rien ne laisse supposer dans la première demi heure que le film va prendre cette direction du procès contre l’humanité. Toutes les intrigues, que ce soit l’amitié avec l’humaine, le fait qu’il ne se sent pas à sa place dans l’idée du travail a la ruche, sont exploité pendant le temps où cela apparait et … c’est tout.

Pour faire un schème
15 minutes sur le fait de Barry ne trouve pas sa place
15 minutes de relation amitié voir amour avec l’humaine
30 minutes procès
Final sur les conséquences du procès et solution pour arranger cela
Et 3 minutes à la fin d’un semblant de résolution de problème  personnel de Barry


Les personnages sont moyens. Barry (tout du moins en VF) n’est pas très intéressant. En tant qu’adulte lors du visionnage du film, je n’ai pas apprécié le personnage et j’aurais préféré que le héros soit son ami Adam. Néanmoins, force est de constaté que Gad Elmaleh fait son possible pour donner une prestance a son personnage. Notons également que la VF nous épargne une bonne partie des blagues en « B » de la VO (devenant très lourde à la longue).


Adam est, pour moi, le personnage le plus intéressant. Ami de Barry, il veut le soutenir mais, en même temps, il voit en la ruche le monde qu’il apprécie. Ne connaissant pas bien l’acteur Antoine Duléry, force est de constaté qu’il fourni un travail correct dans le doublage du personnage. Le seul regret que j’aurais avec ce personnage est une blague lourdingue qu’il aura subit lors d’une scène à l’hôpital. (D’ailleurs ce gag visuel ne sera pas présent dans la suite du film, prouvant un faux raccord avec le reste du long métrage et une règle que le film transgresse pour des facilités scénaristiques).


Parmi les autres personnages, Vanessa est plutôt attachante quand aux restes du casting ils n’ont pas le temps de briller. Mention spéciale à l’Avocat le plus stupide et le plus insultant que j’ai vu dans l’histoire de l’animation lors du procès !

Mais le vrai problème que j’ai avec ce film est sa morale. Il m’est très difficile d’en parler car je ne sais pas si je suis réellement choqué ou déçu par ce que j’ai vu.

Barry lutte pour une reconnaissance des abeilles et pour qu’on leur restitue leurs Miels. Cela aura pour conséquence que l’humanité n’aura plus le droit de consommer du miel. Du coup, les abeilles ayant trop de Miel, celles-ci arrêtent de travailler et ne font plus leurs travails de Pollinisation. Du coup, les fleurs et les arbres se meurent. Cette morale es t très intéressante puisque l’on prouve que les abeilles sont essentielles dans le monde actuel mais le film l’exploite très mal pour ma part.

En faisant de Barry, le responsable de cette tragédie environnementale, je traduis la morale de la sorte.
« Si tu veux lutter pour tes droits, ne le fait pas, tu vas faire de la merde ! »

Hors, et selon moi :
Tout film doit avoir une morale justifiée !

Imaginez si, dans un film où une minorité lutte contre une ségrégation et qu’elle l’emporte, que ce film prouve qu’ils n’auraient jamais du faire cela et que, au contraire, il fallait rester dans le moule et ne rien changer. C’est exactement ce que vous propose « Bee Movie » en tant que morale. Au point que l’action finale et sa résolution ne se font qu’au moment ou Barry accepte enfin de penser « abeille » et de respecter la norme.


A partir du moment où l’on se rend compte de cette morale, le film est gâché. Car, en tant qu’Adulte, je ne voudrais pas montrer cette morale a mes futurs enfants et me sent trahi dans une société où l’on me force, de base, a entrer dans un moule. Il suffit de voir le monde de l’entreprise dans sa majorité, des tendances des réseaux sociaux pour se rendre compte que notre monde nous demande de penser à la communauté au lieu de soi et d’entrer dans la norme. Et c’est en ça que, si j’avais vu le film lors de mon année de terminale, je ne l’aurais absolument pas apprécié et l’aurait moins bien défendu que maintenant.

6°) Et maintenant ? ….

Bee Movie, comme dit lors de l’introduction, fait parti des quatre bêtes noires des critiques de cinéma concernant Dreamworks et, pour mieux vous expliquer le problème, petit retour sur la liste des Dreamworks.

Sur 35 films sortis depuis 1998, avec une moyenne de deux films par an, le studio a eu des hauts et des bas. Si un seul film n’a pas su rembourser son coup de production initial, de nombreux autres films de la société n’ont pas su rebondir vis-à-vis du coup marketing de celui-ci. Mais dans l’inconscient populaire, nous pouvons noter trois périodes dans l’histoire de Dreamworks.
-          L’avant Shrek (1998 – 2001)
-          L’après Shrek (2002 – 2008)
-          Les nouvelles licences (2008 à aujourd’hui)

Shrek a été un tournant pour le studio car, avant celui-ci, la firme n’avait pas connu un succès planétaire. Pour Dreamworks, il avait trouvé la solution : mettre des Stars à l’affiche d’un film d’animation qui parodie des éléments plus ou moins réel ! Cela aura entrainé une première bête noire avec « Gang de requins ». Et « Bee Movie » est sorti en 2007, soit un an avant « Kung Fu Panda ». Et là où Kung Fu Panda a su briller auprès des fans de Dreamworks, Bee Movie a eu énormément de mal à s’intégrer !


Je vous cite d’ailleurs les quatre bêtes noires sans réellement vous les citer. Voici donc les quatre et les reproches qui leur sont fait.
-          « Gang de Requin » a subit les foudres des critiques en pointant du doigt la direction artistique de l’œuvre et les gags.
-          « En route » pour son scénario et son star talent Rihanna, le film ayant difficilement percé au delà des Etats Unis. 
-          « Les Trolls » qui, malgré une énorme popularité, souffre de par l’aspect d’une série de clips justifié par un scénario pas très intelligent pour les enfants selon les critiques.
-          Enfin, « Bee Movie » … et bien, c’est compliqué.

En effet, sur les quatre plus mauvais films selon les critiques, ce film ne fait pas l’unanimité. En effet, le Nostalgia Critic le trouve plutôt intelligent, là où l’unique critique de vidéaste français que j’ai trouvé, à savoir MJ des VoxMakers, trouve sa morale et l’idée même du film comme catastrophique. Il en va de même pour les critiques presses de journaux plutôt orienté sur la culture populaire.  Les anciens sites de Ciné Live et Studio Magazine ont octroyé un 4/5 pour le film (hélas les sites étant fermé, il m’est impossible de retrouver leurs critiques) là où Première trouve l’humour pour les adultes très fin mais que les gags n’apportent rien. Enfin Cahiers du Cinéma considère ce film comme un Film Jetable dont le scénario tient sur une serviette et où l’univers graphique ressemble à un Maxi Cheese (au vue de l’importance du jaune dégoulinant).

Mais dans l’inconscient populaire, quand on pense au manque d’inspiration de Dreamwoks sur un film, on pense à Bee Movie. Et c’est cela qui est triste car, en dehors de sa morale dangereuse, le film essayait de faire des choses et, on peut comprendre que ce film ne soit pas apprécié.


Résultat : je me rends compte que l’une des personnes qui a travaillé sur le meilleur film d’animation Dreamworks pour moi a perdu toute sa lumière a cause de ce film. Seinfeld n’a plus jamais fait de cinéma dans un rôle qui lui était écrit, à croire que ce film a également terni l’image de son Star Talent.  Quand à la Star Talent principale française, Bee Movie lui aura permit de s’entrainer dans un autre rôle de doublage et d’avoir son nom dans certaines production américaine
Comment ? Son rôle de doublage après Bee Movie ? Il s’agit de Gru dans la série de films « Moi, moche et méchant ».

7°) En résumé.

« Bee Movie » est passable tout du long et détestable pour sa morale. Si vous passez outre celle-ci, vous pouvez y prendre du plaisir mais, en le regardant, vous pourrez constatez la différence flagrante entre le Dreamworks qui fait un film avec passion et le Dreamworks qui fait un film ….

8°) Anecdotes croustillantes

-          Si je n’ai pas parlé des productrices Christina Steinberg et Cameron Stevning, c’est qu’elles ont su bien rebondir après ce film en produisant … « Les cinq légendes » pour Dreamworks.
-          Pour son budget de production de 150 millions de dollars, il aura apporté en box office 287.6 millions. Pour le montant marketing, l’information n’a pas été révélée mais il a seulement su rentrer dans ses frais.
-          Le film a eu le droit à deux procès connus ! le premier avec « Beebylon », un court métrage présenté par des étudiants suédois à Dreamworks en 2001 et dont le studio aurait volé de nombreuses idées pour faire leurs films. Le deuxième procès concerne une compagnie de cosmétiques basé en Floride suite au vol de leur slogan pour la campagne marketing du film : « Give Bees a chance ».-           
-          En 2016 et 2017, « Bee Movie » devient un même populaire sur internet, ce moquant de l’humour a base de « Bee » du film et de la bande annonce. 

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